Parutions
Pierre-Cédric Tia
ANTICHAMBRE DE L’EXCELLENCE HÉXAGONALE
Le football est sans aucun doute le sport le plus populaire de la planète. Il mobilise des dizaines de milliers d’équipes, des centaines de millions de supporters, brasse des milliards d’euros mais surtout, fonctionne grâce à des centaines de milliers de joueurs qui l’exercent dans l’ombre de l’élite sportive. Car les stars du football, qui négocient leurs contrats avec les clubs en jonglant avec des sommes faramineuses, cachent aussi un monde de footballeurs qui jouent autant avec un ballon qu’ils courent derrière une renommée qui tarde souvent à advenir.
Pierre-Cédric Tia a été de ceux-là, issu d’un centre de formation de football, devenu international universitaire puis manager en Futsal, il a choisi un autre terrain de jeu. L’auteur a mené une enquête au cœur du monde footallistique et soutenu une thèse de doctorat en sociologie à l’université d’Evry Paris-Saclay.
Le résultat se résume par un titre à la fois révélateur et précurseur : le footballariat existe et il joue son rôle d’armée de réserve dans la fabrique du monde des stars. Ce concept, synonyme du précariat sportif, permet de dépasser la frontière entre amateurs et professionnels, entre élite accomplie et les milliers de footballariés faute de qui l’élite n’existerai pas.
En combinant une analyse des parcours des joueurs avec un retour sur son expérience sportive puis de consultant auprès de travailleurs sportifs en reconversion, il dévoile les logiques de sélection et met en lumière les leviers à même de faciliter les reconversions de ceux qui ont contribué, à leur mesure, à la production d’un travail de performance sportive. Dans cet ouvrage, il pose les fondements d’une sociologie du travail sportif novatrice et de propose une politique de formation et d’organisation du monde sportif à la fois plus équitable et non moins performant.
Pierre-Cédric Tia est né en 1988 à Amiens, dans une famille ivoirienne naturalisée français. Troisième d’une fratrie de cinq, il devient joueur de football, entraineur en Futsal, entame des études supérieures et devient enseignant et consultant en management sportif.
parution printemps 2025
225 pages
prix 20 €
Mario Sei
DU RECIT DU TRAVAIL AU TRAVAIL DU RECIT
Présenté sous la forme d’un « récit sur le travail », l’ouvrage de Mario Sei revisite l’histoire globale du travail dans l’intention de déconstruire une vision linéaire du progrès historique encore largement partagée. L’ouvrage de Mario Sei se présente comme un contre-récit qui relativise le rôle de la machine à vapeur dans la révolution industrielle pour mettre en évidence d’autres déterminants, tels que l’esclavage, le colonialisme, ou encore le remplacement de l’énergie hydraulique par l’énergie fossile.
Ce contre-récit rappelle la violence qui a permis d’imposer le salariat et de généraliser la forme sociale du travail-marchandise. Une condition que les antiques romains appelaient locatio sui et qu’ils méprisaient en la considérant comme la mise en vente de soi-même en tant que personne assujettie et qui s’est rapidement transformée en condition « naturelle » du travail, en valeur éthique et en rapport social à partir duquel s’organisent les sociétés modernes.
L’ouvrage de Mario Sei raconte aussi les processus de décomposition et de recomposition au sein de la multitude de travailleurs et travailleuses industriels, l’émergence d’un sujet collectif – la classe ouvrière et le mouvement ouvrier –, qui pour la première fois de l’histoire a pris une dimension internationale et a constitué, pendant plus d’un siècle, une puissante force sociale.
Dissoute en tant que sujet politique collectif, la multitude de travailleurs n’a pourtant pas disparue en tant que classe, puisqu’en dépit de nombreuses prévisions énonçant la fin du travail, ce dernier est toujours bien présent. Le travail vivant, productif et reproductif, de plus en plus assujetti à la forme sociale du travail-marchandise, continue à être la force indispensable qui, avec les ressources naturelles, font fonctionner le système de production capitaliste. Le paradoxe est que cette grande force collective est employée au bénéfice d’une logique qui sert non pas au vivre mieux, mais à détruire la planète et à empirer les conditions de vie du vivant, humain et non humain. Le travail est non seulement le point de départ pour repenser la vie sociale et pour faire face à la crise écologique. Il est également le point de départ pour élaborer et pratiquer une autre manière de produire et reproduire la société. Pour avancer dans cette direction, il faut que le travail vivant se libère de la domination du travail abstrait avec lequel le mode de production capitaliste l’a forgé et dans lequel il l’a enfermé.
Mario Sei, né à Milan en 1961, est professeur de littérature italienne contemporaine à l’université La Manouba de Tunis. Après diverses expériences professionnelles, il a d’abord obtenu une maîtrise en philosophie de la science en Italie et puis un doctorat et l’Habilitation en littérature italienne contemporaine à l’université Paris-Nanterre. Il est l’auteur de plusieurs publications en italien, en espagnol et en français.